Environnement et qualité de vie humaine

Les paroles du pape sur la qualité de vie humaine prennent une résonance toute particulière après deux années sous le signe de l’inquiétude et des restrictions liées à la crise sanitaire. Cette expérience a probablement souligné l’importance des liens sociaux. Les paroles de l’encyclique nous rappellent à quel point la vie sociale est « positive et bénéfique » pour « répandre une lumière sur un environnement apparemment défavorable »…

La citation de Laudato Si

Pour parler d’un authentique développement il faut s’assurer qu’une amélioration intégrale dans la qualité de vie humaine se réalise ; et cela implique d’analyser l’espace où vivent les personnes. Le cadre qui nous entoure influe sur notre manière de voir la vie, de sentir et d’agir. En même temps, dans notre chambre, dans notre maison, sur notre lieu de travail et dans notre quartier, nous utilisons l’environnement pour exprimer notre identité. Nous nous efforçons de nous adapter au milieu, et quand un environnement est désordonné, chaotique ou chargé de pollution visuelle et auditive, l’excès de stimulations nous met au défi d’essayer de construire une identité intégrée et heureuse.

[…]

La vie sociale positive et bénéfique des habitants répand une lumière sur un environnement apparemment défavorable. Parfois, l’écologie humaine, que les pauvres peuvent développer au milieu de tant de limitations, est louable. La sensation d’asphyxie, produite par l’entassement dans des résidences et dans des espaces à haute densité de population, est contrebalancée si des relations humaines d’un voisinage convivial sont développées, si des communautés sont créées, si les limites de l’environnement sont compensées dans chaque personne qui se sent incluse dans un réseau de communion et d’appartenance. De cette façon, n’importe quel endroit cesse d’être un enfer et devient le cadre d’une vie digne. (p. 114-115)

[…]

Il faut prendre soin des lieux publics, du cadre visuel et des signalisations urbaines qui accroissent notre sens d’appartenance, notre sensation d’enracinement, notre sentiment d’‘‘être à la maison’’, dans la ville qui nous héberge et nous unit. Il est important que les différentes parties d’une ville soient bien intégrées et que les habitants puissent avoir une vision d’ensemble, au lieu de s’enfermer dans un quartier en se privant de vivre la ville tout entière comme un espace vraiment partagé avec les autres. Toute intervention dans le paysage urbain ou rural devrait considérer que les différents éléments d’un lieu forment un tout perçu par les habitants comme un cadre cohérent avec sa richesse de sens. Ainsi les autres cessent d’être des étrangers, et peuvent se sentir comme faisant partie d’un ‘‘nous’’ que nous construisons ensemble. Pour la même raison, tant dans l’environnement urbain que dans l’environnement rural, il convient de préserver certains lieux où sont évitées les interventions humaines qui les modifient constamment. (p. 117)

La possession d’un logement est très étroitement liée à la dignité des personnes et au développement des familles. C’est une question centrale de l’écologie humaine. Si déjà des agglomérations chaotiques de maisons précaires se sont développées dans un lieu, il s’agit surtout d’urbaniser ces quartiers, non d’éradiquer et d’expulser. […] (L)a créativité devrait amener à intégrer les quartiers précaires dans une ville accueillante : « Comme elles sont belles les villes qui dépassent la méfiance malsaine et intègrent ceux qui sont différents, et qui font de cette intégration un nouveau facteur de développement ! Comme elles sont belles les villes qui, même dans leur architecture, sont remplies d’espaces qui regroupent, mettent en relation et favorisent la reconnaissance de l’autre ! ».

La qualité de vie dans les villes est étroitement liée au transport, qui est souvent une cause de grandes souffrances pour les habitants. Dans les villes, circulent beaucoup d’automobiles utilisées seulement par une ou deux personnes, raison pour laquelle la circulation devient difficile, le niveau de pollution élevé, d’énormes quantités d’énergie non renouvelable sont consommées et la construction d’autoroutes supplémentaires se révèle nécessaire ainsi que des lieux de stationnement qui nuisent au tissu urbain. (p. 118-119)

Le bien commun présuppose le respect de la personne humaine comme telle, avec des droits fondamentaux et inaliénables ordonnés à son développement intégral. Le bien commun exige aussi le bien-être social et le développement des divers groupes intermédiaires, selon le principe de subsidiarité. Parmi ceux-ci, la famille se distingue spécialement comme cellule de base de la société. Finalement, le bien commun requiert la paix sociale, c’est-à-dire la stabilité et la sécurité d’un certain ordre, qui ne se réalise pas sans une attention particulière à la justice distributive, dont la violation génère toujours la violence. Toute la société – et en elle, d’une manière spéciale l’État, – a l’obligation de défendre et de promouvoir le bien commun.

Ces pages nous invitent encore à une réflexion plus large sur la question de l’écologie intégrale. L’environnement, c’est tout ce qui nous entoure et donc souvent la ville, le village et les banlieues péri-urbaines.Notre environnement immédiat est le premier lieu où nous pouvons agir. Choisissons de participer à une action collective qui vise à «accroître notre sens d’appartenance, notre sensation d’enracinement, notre sentiment d’ ‘‘être à la maison’’, dans la ville qui « nous héberge et nous unit ».

à la maison…

  • Quelles sont les pollutions sonores et visuelles dans ma maison ? Comment puis-je les limiter afin de rendre l’environnement plus calme et plus serein.
  • Comment favoriser la paix et la justice dans ma famille, la cellule de base de la société ?
  • Comment puis-je resserrer les liens qui m’unissent à mes voisins, comment faire en sorte que toute « personne (se sente) incluse dans un réseau de communion et d’appartenance »? Ce confinement peut aussi nous donner l’occasion de tisser ou reserrer des liens dans notre proximité immédiate
  • Quelle initiative pourrais-je lancer ou relancer ( fête des voisins, picnic, auberge espagnole, invitation à une opération ou à festival 0-déchets ?)

dans ma ville…

  • Quels espaces pourrais-je fréquenter pour contribuer à la convivialité de mon quartier ? Et comment pourrais-je fréquenter les espaces publics (parcs, squares, piscines, aires de jeu) moins comme un simple usager et plus comme un habitant d’un quartier convivial ?
  • Même en temps de COVID, qui puis-je aider à se sentir « à la maison » dans mon quartier ? Quel(s) nouveau(x) venus puis-je aider à s’intégrer ?
  • Quels engagements politiques locaux, associatifs ou syndicaux pourrais-je prendre qui aillent dans le sens du « bien commun et de la paix sociale » et de la préservation de la création ? Par exemple, je demande aux associations présentes dans les commissions de suivi des sites (incinérateurs, centres d’enfouissement, etc.) de publier des compte-rendus et je m’inscris pour les recevoir. Ou encore, je soutiens la créations de filières de traitements des déchets organiques y compris méthanisation.

Sur la route

  • Quelles mesures pourrais-je prendre pour éviter les conduites redondantes : quels circuits pourrais-je emprunter pour optimiser et réduire les trajets ?
  • Comment pourrais-je éviter que ma voiture (et celles de mes voisins) roule(nt) presque vide (s) : qui puis-je emmener quand je fais mes courses, quand je me rends au sport ou à la messe ?
  • J’adapte aussi ma conduite pour favoriser le respect mutuel et pour réduire ma consommation d’essence.
  • Je définis un périmètre en deçà duquel je ne prendrais pas ma voiture et je profite du week-end pour regonfler les pneus de tous les vélos.
  • Allez, promis, je prendrais le train plus souvent ! Avec un peu de lecture pour m’occuper dans le TER.

Le geste vert

Faire un effort de réduction de nos trajets en voiture en s’organisant pour partager un véhicule avec une autre personne ? Qui puis-je conduire et où? Par qui puis-je me faire conduire ? Cette démarche très simple invite à mettre le bien commun au cœur de nos vie. Elle a une portée écologique, économique et surtout sociale car elle permet de resserer ou de créer des liens avec nos voisins.

Remerciement

A Emmanuel pour plusieurs de ses idées que j’ai inclues textuellement,  toujours à Margot pour la mise en ligne et en image de la newsletter et à vous tous qui la lisez et qui cherchez à contribuer au bien commun !

Web-bibliographie 

  • Qu’est-ce que la méthanisation ? Un sujet controversé (voir les commentaires en bas du premier article) !

https://www.echosciences-hauts-de-france.fr/articles/methanisation

https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/06/14/le-gaz-renouvelable-nouvelle-production-agricole_5314564_1653054.html

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